Olivier Roussel – Interview Passion Supply Chain

Oli­vier Rous­sel, Mana­ger Sup­ply Chain en charge de la Pla­ni­fi­ca­tion et de l’Ordonnancement se prête au jeu de l’in­ter­view Pas­sion Sup­ply Chain.

Olivier Roussel, Manager Supply Chain en charge de la Planification et de l’Ordonnancement chez BISCUITERIE DE L'ABBAYE - photo

Interview Passion Supply Chain

Caen­nais ori­gi­naire de la cité de Guillaume le Conqué­rant, Oli­vier donne envie de rejoindre la Sup­ply Chain. Il fera pro­ba­ble­ment naître des vocations !

Olivier, on aimerait en savoir un peu plus sur toi…

Je suis natif de Caen et vis actuel­le­ment à Dom­front en Poi­raie dans le 61. Heu­reux papa de deux filles et un gar­çon, j’ai 49 ans. Je pra­tique très régu­liè­re­ment le sport en com­pé­ti­tion, notam­ment le trail run­ning. J’affectionne aus­si le cyclisme et le VTT en montagne.

J’ai pour­sui­vi des études Uni­ver­si­taires pen­dant 5 ans en Géo­gra­phie. Mon pro­jet pro­fes­sion­nel était de tra­vailler dans la recherche au CNRS, notam­ment en car­to­gra­phie, ma pas­sion depuis toujours.

Je suis pas­sion­né par la géo­gra­phie (car­to­gra­phie et reliefs alpins), les bou­le­ver­se­ments démo­gra­phiques et cli­ma­tiques. Enfin, je m’intéresse beau­coup aux études de groupes de réflexion pri­vés, les think tank, sur les stra­té­gies finan­cières, éco­no­miques et géopolitiques.

Comment as-tu vécu les 1ers mois de confinement en 2020, éloigné physiquement de tes clients et de tes équipes ?

Dès les pre­miers jours du confi­ne­ment, l’activité de pro­duc­tion a été ralen­tie, faute de masques de pro­tec­tion en quan­ti­té suf­fi­sante. Il a donc fal­lu être en contact per­ma­nent avec les équipes com­mer­ciales pour per­mettre les livrai­sons de mar­chan­dises à nos clients dans ce contexte tota­le­ment déréglé. 

Après quelques semaines, l’activité de pro­duc­tion a repris à 100%. 

Pen­dant cette période, je n’ai jamais ces­sé d’être sur le ter­rain, au contact de mes collaborateurs. 

Comment analyses-tu l’activité Supply Chain depuis l’épidémie covid et la guerre ?

La Sup­ply Chain est per­tur­bée depuis la pan­dé­mie sous l’effet des confi­ne­ments per­ma­nents en Asie, notam­ment en Chine, pre­mier expor­ta­teur mon­dial de biens manu­fac­tu­rés. Et plus récem­ment, depuis le conflit en Ukraine.

Nos méthodes de tra­vail ont été per­tur­bées, modi­fiées. Nous avons dû gagner en sou­plesse et en agi­li­té afin de pal­lier l’impact sur nos activités.

Les coûts matières et les délais d’approvisionnement ont for­te­ment aug­men­té. La stra­té­gie de l’Entreprise s’est donc por­tée prio­ri­tai­re­ment sur le main­tien de nos fabri­ca­tions et la livrai­son de nos clients, notam­ment en MDD.

Concrè­te­ment, cela sup­pose zéro rup­ture dans la chaîne d’approvisionnement, davan­tage d’anticipation vers nos four­nis­seurs, donc de fac­to, une élé­va­tion de nos niveaux de stocks. C’est la condi­tion sine qua non pour garan­tir la satis­fac­tion client, notre priorité.

Tu es en cours d’obtention d’un Master Supply Chain : peux-tu partager des pistes sur ce cursus et ton choix de mémoire ?

Ce Mas­ter repré­sente la suite logique de mon par­cours pro­fes­sion­nel. Il vient com­plé­ter et sur­tout enri­chir mes connais­sances de toutes les com­po­santes du Sup­ply Chain Mana­ge­ment. Et notam­ment, la stra­té­gie glo­bale (com­mer­ciale, mar­ke­ting, négo­cia­tions, achats), l’expertise logis­tique et le mana­ge­ment des organisations.

J’ai opté pour une for­ma­tion en e‑learning, pour la sou­plesse qu’elle m’accorde dans ma vie fami­liale et professionnelle.

Après avoir vali­dé tous les modules, mon choix de mémoire s’est por­té sur un pro­ces­sus cen­tral à la Bis­cui­te­rie de l’Abbaye, la pla­ni­fi­ca­tion de la pro­duc­tion, véri­table fac­teur clé de succès.

Ma réflexion, mes recherches se sont donc orien­tées vers des pro­ces­sus et des outils qui per­mettent l’optimisation de la per­for­mance du pro­ces­sus de planification.

L’objectif de ce mémoire est de conso­li­der ce pro­ces­sus et le rendre plus rési­lient, plus robuste, via des logi­ciels ERP d’aide à la pla­ni­fi­ca­tion, au S&OP et à l’ordonnancement de pro­duc­tion et via de nou­velles méthodes de travail.

Il sug­gère éga­le­ment une réflexion plus vaste sur la pré­vi­sion des ventes et de la demande, ain­si que sur les achats et les approvisionnements.

Olivier, quel métier te faisait rêver lorsque tu étais enfant ?

Deux métiers me fai­saient rêver dans ma jeunesse. 

Le pre­mier, pilote pro­fes­sion­nel d’hélicoptère et le second, car­to­graphe, car j’ai une pas­sion pour la car­to­gra­phie et les reliefs.

Parle-nous de ton parcours et de tes expériences professionnelles ?

C’est par le plus grand des hasards que je suis « entré » dans la Sup­ply Chain en 2000, peu de temps après l’Université. A dire vrai, mes connais­sances du sec­teur étaient proches du néant. J’ai donc beau­coup appris au contact, sur le ter­rain. Cet appren­tis­sage s’est révé­lé être très for­ma­teur pour deve­nir un bon Manager.

De maga­si­nier-cariste à pré­pa­ra­teur de com­mandes, de res­pon­sable d’entrepôt Logis­tique à mana­ger « ter­rain », puis de res­pon­sable pla­ni­fi­ca­tion & ordon­nan­ce­ment à mana­ger de flux et Sup­ply Chain, les ficelles du métier n’ont plus de secrets pour moi.

Tou­te­fois, j’apprends chaque jour davan­tage, notam­ment avec la digi­ta­li­sa­tion et l’IA qui révo­lu­tionnent dura­ble­ment l’Industrie et le Sup­ply Chain Management.

Aujourd’hui, je suis Mana­ger Sup­ply Chain en charge de la Pla­ni­fi­ca­tion et de l’Ordonnancement au sein de la Bis­cui­te­rie de l’Abbaye et compte une équipe d’une quin­zaine de collaborateurs.

En qua­li­té de juré d’évaluation, j’accompagne chaque année les étu­diants en « Bache­lor Logis­tique » du Groupe FIM St-Lô dans la sou­te­nance de leur mémoire.

Entre 2013 et 2019, j’ai tra­vaillé en tant que cor­res­pon­dant de presse écrite heb­do­ma­daire pour le Groupe Publi Heb­do et Ouest France.

J’ai éga­le­ment été Mana­ger d’équipe en mar­ke­ting mul­ti-niveaux au sein d’une Socié­té US (Fore­ver Living Pro­ducts) dans le sec­teur forme & bien-être entre 2007 et 2015.

Quel a été le déclic ou l’expérience qui t’a amené à t’intéresser à la Supply Chain ?

Il s’agit davan­tage pour moi d’un inté­rêt progressif. 

Le déclic est né d’expériences posi­tives et lié à l’évolution du sec­teur de la Sup­ply, à mes aspi­ra­tions pro­fes­sion­nelles mais éga­le­ment à la connexion terrain. 

Il y a une ving­taine d’années, les entre­prises ne mesu­raient pas tota­le­ment le carac­tère stra­té­gique de la Sup­ply Chain. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, elle fait par­tie inté­grante de la stra­té­gie de toute entreprise.

Ton plus gros challenge ?

Le défi le plus com­plexe à rele­ver fût, en 2020, celui du trans­fert d’une par­tie de notre acti­vi­té de fabri­ca­tion depuis le site prin­ci­pal vers un nou­veau site et une nou­velle ges­tion de la charge de tra­vail sur deux sites distincts. 

Pour être opé­ra­tion­nel dans les meilleurs délais, il a néces­si­té une forte mobi­li­sa­tion et beau­coup de col­la­bo­ra­tion en interne.

Quel est ton meilleur souvenir ?

Je conserve d’excellents sou­ve­nirs des élèves étu­diants que j’ai pu accom­pa­gner en tant que tuteur au sein de la Bis­cui­te­rie, ou en tant que jury lors des ses­sions de sou­te­nance au FIM-CCI de St-Lô. 

J’éprouve beau­coup de satis­fac­tion à trans­mettre mon expé­rience acquise pen­dant un ving­taine d’années.

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ton métier ?

Je pense que les qua­li­tés essen­tielles pour réus­sir dans la pro­fes­sion sont l’aisance à com­mu­ni­quer, la flexi­bi­li­té ain­si qu’une excel­lente résis­tance au stress.

Un bon mana­ger doit faire preuve de loyau­té, être capable de déci­der et déve­lop­per un état d’esprit « corporate ».

Enfin, il doit être à l’aise et se for­mer régu­liè­re­ment aux nou­velles tech­no­lo­gies de l’informatique et de l’IA.

Si tu pouvais décrire ton métier en une image ?

Schéma - Cartographie du système d'information industriel

Quelles sont les difficultés liées à la nature de ton métier ?

La Sup­ply Chain est sou­mise à rude épreuve depuis la pan­dé­mie. Elle subit de front les per­tur­ba­tions liées aux confi­ne­ments suc­ces­sifs et doit se réinventer.

Ces bou­le­ver­se­ments per­pé­tuels sont par­fois stres­sants et éprou­vants. Le contexte d’incertitude éco­no­mique chro­nique engendre de la vola­ti­li­té dans l’offre et la demande. Cela impacte dure­ment les orga­ni­sa­tions et la production.

A cela s’ajoute un fait récent et pro­ba­ble­ment durable, les dif­fi­cul­tés de recru­te­ment de per­son­nel qua­li­fié ou pas, notam­ment lors des pics d’activité. Opé­ra­teurs de pro­duc­tion, tech­ni­ciens de main­te­nance, logis­ti­ciens, la pénu­rie de main d’œuvre affecte l’ensemble des ser­vices et péna­lise notre croissance.

Les enjeux de la Supply Chain sont passionnants. Si tu devais convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain : que leur dirais-tu ?

Les métiers de la Sup­ply Chain sont acces­sibles et variés. Il est donc tout à fait envi­sa­geable de faire car­rière et d’évoluer rapidement. 

Le sec­teur est très dyna­mique et recrute dura­ble­ment. Pour obte­nir un poste à l’international, il est indis­pen­sable de pos­sé­der un bon bagage linguistique.

Lan­cez-vous, soyez curieux et moti­vés, vous pro­gres­se­rez rapidement !

Mer­ci d’avoir par­ti­ci­pé à l’interview Pas­sion Sup­ply Chain Olivier !

À propos de la Biscuiterie de l’Abbaye

La Bis­cui­te­rie de l’Abbaye est spé­cia­li­sée dans la fabri­ca­tion de bis­cuits secs, notam­ment les Sablés de l’Ab­baye. Elle per­pé­tue l’histoire fami­liale com­men­cée il y a plus d’un siècle au cœur du bocage Nor­mand dans l’Orne. L’entreprise a su conser­ver la qua­li­té arti­sa­nale de sa bou­lan­ge­rie d’o­ri­gine, en pri­vi­lé­giant le savoir-faire de ses bou­lan­gers pâtis­siers et des matières pre­mières régio­nales de qualité.