Marie-Gilles MORIN – Interview Passion Supply Chain

Marie-Gilles MORIN, Direc­trice Sup­ply Chain – Schoel­ler Alli­bert se prête au jeu de l’interview Pas­sion Sup­ply Chain. 

Marie-Gilles MORIN Directrice Supply Chain - Schoeller Allibert

Interview Passion Supply Chain

Marie-Gilles, on aimerait en savoir un peu plus sur vous

Je suis ori­gi­naire de Nantes où j’ai vécu jusqu’à la fin de mes classes pré­pa­ra­toires. J’ai ensuite rejoint Rennes, puis Paris où j’ai ter­mi­né mes études d’Ingénieur Agro­nome ou « Ingé­nieur du Vivant ». 

Les Sciences dans ce domaine m’ont tou­jours pas­sion­née : elles sont pleines des sur­prises que nous réserve la Nature. 

Bre­tonne d’origine, j’ai une pas­sion pour la mer et pra­tique la voile aus­si sou­vent que je le peux.

Comment avez-vous vécu les 1ers mois de confinement en 2020, éloignée physiquement de vos collègues, vos clients et de vos équipes ?

Lors du pre­mier confi­ne­ment, j’étais depuis quelques mois Direc­trice Sup­ply Chain chez TFIS (filiale fran­çaise de Toshi­ba – fabri­ca­tion et dis­tri­bu­tion de pho­to­co­pieurs mul­ti­fonc­tions). Ce furent des mois très intenses. 

Ma prin­ci­pale pré­oc­cu­pa­tion a été de gar­der du lien avec mes équipes et avec mes clients internes et externes. 

Mon chal­lenge était éga­le­ment de col­lec­ter et de trai­ter de la don­née, de sorte à gar­der une vision du réel et à s’adapter en per­ma­nence. En ren­for­çant la com­mu­ni­ca­tion, cela m’a per­mis (et nous a per­mis à tous) de tra­ver­ser cette période en conser­vant un bon état d’esprit d’équipe et d’écoute de nos clients.

Comment se porte la Supply Chain avec les bouleversements actuels et pensez-vous que les entreprises devraient repenser leurs stratégies de chaîne d’approvisionnement ?

La Sup­ply Chain est en constante muta­tion. Son spectre très large (des pré­vi­sions de vente à la dis­tri­bu­tion, en pas­sant par les appro­vi­sion­ne­ments et la pla­ni­fi­ca­tion de pro­duc­tion ain­si que l’administration des ventes) en fait un domaine stra­té­gique pour l’entreprise.

Elle doit se repen­ser en per­ma­nence. En ce moment, cette capa­ci­té d’adaptation est effec­ti­ve­ment cri­tique du fait de plu­sieurs facteurs :

  • modi­fi­ca­tion des flux internationaux,
  • déve­lop­pe­ment de la conscience RSE et des plans d’action associés,
  • forte crois­sance des ventes via Internet.

Dans ce contexte selon moi, la stra­té­gie d’approvisionnement doit bas­cu­ler vers une poli­tique d’approvisionnements plus proches des zones de dis­tri­bu­tion, asso­ciés à la capa­ci­té de vendre aux clients un meilleur ser­vice plus res­pec­tueux de l’environnement dans un temps plus court et mieux maîtrisé. 

Cette stra­té­gie per­met éga­le­ment de réduire les coûts de trans­port et de sécu­ri­ser les appro­vi­sion­ne­ments, donc le niveau de service. 

Si cette stra­té­gie de fabri­ca­tion locale n’est pas pos­sible, il est alors essen­tiel de sécu­ri­ser le trans­port amont tant en termes de dis­po­ni­bi­li­té, de fia­bi­li­té que de coûts (notam­ment via des contrats spécifiques).

Marie-Gilles, quel métier vous faisait rêver lorsque vous étiez enfant ?

Je rêvais d’être institutrice. 

D’abord parce que c’était le seul métier que je pou­vais obser­ver de près. Et ensuite, parce que j’adorais apprendre. J’étais fas­ci­née par la capa­ci­té à faire par­ta­ger son savoir à d’autres.

Je ne suis pas deve­nue ins­ti­tu­trice. Cepen­dant, je suis en constant appren­tis­sage et j’ai à cœur de trans­mettre mon expé­rience, notam­ment à mes équipes.

Parlez-nous de votre parcours et de vos expériences professionnelles ?

Dès le début de mon par­cours, je sou­hai­tais abor­der et com­prendre tous les maillons de la chaîne de valeur de la concep­tion du pro­duit à sa distribution.

Cet ain­si que j’ai débu­té comme Chef de pro­jet R&D chez SODIAAL (Yoplait, Candia).

J’ai pour­sui­vi chez Marie-Saint Hubert au sein des Achats et de la Direc­tion Indus­trielle, avec la mise en œuvre de méthodes d’optimisation : ana­lyse de la valeur, amé­lio­ra­tion conti­nue. J’ai ensuite pris en charge le ser­vice Pré­vi­sions des Ventes & Planification.

Pour­sui­vant mon idée, je suis pas­sée du côté « Clients ». J’ai inté­gré le Groupe Casi­no (Fran­prix Lea­der Price) comme Direc­trice Sup­ply Chain.

Me man­quait l’aspect inter­na­tio­nal que j’ai abor­dé au sein de 2 PME fabri­cantes et dis­tri­bu­trices : Cofrad Man­ne­quins (man­ne­quins de vitrine) puis Simone Pérèle (lin­ge­rie haut de gamme). 

J’ai ensuite pour­sui­vi en tant que Direc­trice Sup­ply Chain au sein de la filiale fran­çaise du Groupe Toshiba. 

Et enfin, chez Schoel­ler Alli­bert, fabri­cant de solu­tions inno­vantes d’emballages, de trans­port et de sto­ckage en plas­tique, recy­clables et réutilisables.

Quel a été le déclic, la rencontre ou encore l’expérience qui vous a amenée à vous intéresser à la Supply Chain et à la logistique ?

Cette ren­contre a eu lieu chez Marie-Saint Hubert lorsque j’étais res­pon­sable Amé­lio­ra­tion Conti­nue (Lean Mana­ge­ment). J’ai été ame­née à opti­mi­ser cer­tains pro­ces­sus Sup­ply Chain comme la pré­vi­sion des ventes.

La Sup­ply Chain m’est alors appa­rue comme le dépar­te­ment per­met­tant d’animer la col­la­bo­ra­tion trans­verse et ouvrant le champ des pos­sibles en termes de car­rière puisque déployable dans tous les secteurs.

J’ai ain­si accep­té mon pre­mier poste en Sup­ply Chain : celui de res­pon­sable Pré­vi­sions des ventes, Pla­ni­fi­ca­tion & Stocks.

Votre plus gros challenge ?

J’ai rele­vé l’un de mes plus gros chal­lenges lorsque j’étais Direc­trice Sup­ply Chain de Cofrad Mannequins. 

Je devais sécu­ri­ser au meilleur coût la ges­tion des stocks, la pré­pa­ra­tion de com­mandes et l’expédition des man­ne­quins de vitrine que nous fabri­quions en Chine. J’ai ain­si trou­vé en Chine, un pres­ta­taire per­met­tant à la fois de fia­bi­li­ser la qua­li­té de ser­vice et les délais de livrai­son tout en opti­mi­sant le coût. 

Ce pres­ta­taire, je l’ai ren­con­tré grâce à mon réseau. Il s’agit d’Expeditors qui détient des agences par­tout dans le monde. Il implante sur place, dans les pays, des col­la­bo­ra­teurs Expe­di­tors pour enca­drer les équipes locales.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Au sein de Marie-Saint Hubert, la décou­verte des méthodes de l’amélioration conti­nue (lean mana­ge­ment). Et aus­si, la for­ma­tion dont j’ai béné­fi­cié qui m’a per­mis d’être cer­ti­fiée Kaï­zen Manager. 

Depuis, je conti­nue d’utiliser ces méthodes dans l’optimisation des pro­ces­sus Sup­ply Chain ain­si que dans la façon dont j’anime les équipes. C’est non seule­ment l’efficacité mais aus­si l’état d’esprit de ces méthodes que j’apprécie tout particulièrement. 

Par­ler avec les don­nées, faire confiance au ter­rain, résoudre les pro­blèmes à la source, tra­vailler dans la bienveillance.

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer votre métier ?

Une bonne vision trans­verse, la com­pré­hen­sion des contraintes de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, une orien­ta­tion vers le ser­vice client et les résul­tats ain­si que la capa­ci­té à ana­ly­ser les dys­fonc­tion­ne­ments et à en résoudre les causes sources.

La diplo­ma­tie et la force de convic­tion sont éga­le­ment primordiales.

Si vous pouviez décrire votre métier en une image ? 

Une équipe Sup­ply Chain fonc­tionne comme l’équipage d’un voilier. 

Équipage d’un voilier en fin de manœuvre - régate

Le chef de bord, c’est le Direc­teur ou le mana­ger Sup­ply Chain qui donne le cap et dif­fuse l’information à tous. 

Il s’assure que chaque équi­pier com­prend le sens de sa mis­sion et dis­pose de tout ce dont il a besoin pour la mener à bien. Tenant compte éga­le­ment de tout l’environnement, il a une vue trans­verse sur l’ensemble des contraintes :

  • les autres navires alentour,
  • les rochers,
  • les vents,
  • les cou­rants

Le Sup­ply Chain mana­ger anti­cipe les risques et ima­gine des solu­tions pour les cou­vrir. Sur le pont, chaque équi­pier est constam­ment atten­tif aux besoins des autres.

Quelles sont les difficultés liées à la nature de votre métier ?

Du fait de sa posi­tion d’animateur trans­ver­sal au sein de l’entreprise, c’est un métier qui néces­site beau­coup de tech­ni­ci­té dans des domaines très variés. 

La capa­ci­té à com­prendre les enjeux de tous les maillons de la chaîne de valeur, de sorte à pou­voir appor­ter des réponses adap­tées à l’amélioration du ser­vice au meilleur coût est une exigence. 

Notre métier néces­site aus­si beau­coup de péda­go­gie, d’écoute et de diplo­ma­tie. Enfin, l’une des dif­fi­cul­tés consiste à devoir constam­ment pas­ser du niveau très opé­ra­tion­nel quo­ti­dien et sou­vent urgent, au niveau stra­té­gique plus long terme.

Les enjeux de la Supply Chain sont passionnants. Si vous deviez convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain : que leurs diriez-vous ?

La Sup­ply Chain est un métier que l’on peut exer­cer dans tout sec­teur d’activité.

Notre métier est en per­pé­tuelle évo­lu­tion et au cœur des pro­ces­sus stra­té­giques de l’entreprise. Il per­met d’évoluer de fonc­tions opé­ra­tion­nelles vers des fonc­tions de mana­ge­ment puis de décideur. 

Enfin, notre poste est cen­tral dans le posi­tion­ne­ment concur­ren­tiel de l’entreprise : le ser­vice appor­té par la Sup­ply Chain est déter­mi­nant dans la fidé­li­sa­tion des clients actuels et la conquête de pros­pects ; la maî­trise des coûts asso­ciés à ce ser­vice est éga­le­ment capi­tale pour la ren­ta­bi­li­té de l’entreprise.

Mer­ci d’avoir par­ti­ci­pé à l’interview Pas­sion Sup­ply Chain Marie-Gilles !

A propos de Schoeller Allibert

Schoel­ler Alli­bert crée, conçoit, déve­loppe et pro­duit des solu­tions inno­vantes d’emballages, de trans­port et de sto­ckage en plas­tique, recy­clables et réuti­li­sables, depuis plus de 60 ans. Les solu­tions que nous pro­po­sons, tant à la vente qu’en loca­tion, per­mettent à nos clients d’optimiser leur chaîne logis­tique en termes de coûts, de ser­vice et de res­pect de l’environnement. Nous sommes aujourd’hui le lea­der euro­péen du marché.