Ernesto Cordoba – Interview Passion Supply Chain

Ernes­to Cor­do­ba, Consul­tant en Sup­ply Chain senior se prête au jeu de l’interview Pas­sion Sup­ply Chain.

Interview Passion Supply Chain

Ernesto Cordoba, Consultant Supply Chain senior chez ALOER

Ernes­to, on aime­rait en savoir un peu plus sur toi…

Ernes­to, ori­gi­naire de La Pam­pa – Argen­tine a rejoint l’équipe ALOER en 2015 en tant que Consul­tant junior. Très vite, il s’est spé­cia­li­sé dans l’implémentation d’applications Sup­ply Chain et notam­ment les logi­ciels de ges­tion du pro­ces­sus Sales and Ope­ra­tions Plan­ning – S&OP et de pré­vi­sion de la demande.

Ernesto, comment as-tu vécu ces 1ers mois de confinement en 2020, éloigné physiquement de tes collègues et de tes clients ?

Ne pas être phy­si­que­ment au bureau a pour moi, appau­vri cer­tains échanges que l’on pou­vait avoir entre col­lègues. Je pense notam­ment aux dis­cus­sions infor­melles sur les pro­jets en cours, les pro­blé­ma­tiques ponc­tuelles, etc. Ces échanges sont tou­jours source d’enrichissement pour cha­cun. Ils repré­sentent un moment de prise de hau­teur, de pers­pec­tive, qui natu­rel­le­ment nous fait voir et appré­hen­der les situa­tions d’un autre point de vue.

De sur­croît, comme nous nous enten­dons très bien dans notre équipe. Ne pas pou­voir les voir durant cette période de confi­ne­ment, ça m’a manqué.

Le fait de ne pas pou­voir me rendre sur site, ni par­ler en per­sonne avec nos clients a aus­si été quelque chose de difficile. 

J’ai dû par­ler à mon ordi­na­teur pen­dant longtemps 🙂

Ernesto, quel métier te faisait rêver lorsque tu étais enfant ?

Lorsque j’étais enfant, je rêvais d’être pilote d’avion, non pas mili­taire mais pilote de ligne. 

Lorsque j’ai gran­di, avec l’arrivée des ordi­na­teurs et l’impossibilité pour ma famille de m’en ache­ter un, le rêve d’être pilote a lais­sé place à celui d’être ingé­nieur en élec­tro­nique. À défaut de pou­voir m’acheter un ordi­na­teur, je vou­lais m’en construire un moi-même !

Au fil des années, je me suis ren­du compte que j’avais tou­jours été atti­ré par la modé­li­sa­tion et la réso­lu­tion de problèmes.

J’aime com­prendre « com­ment les choses fonc­tionnent ». Il est donc natu­rel que je me plaise énor­mé­ment lors des ana­lyses fonc­tion­nelles ou dans la com­pré­hen­sion d’un nou­veau logiciel.

Astro­naute aus­si, était dans ma liste…

Parle-nous de tes études et de ton expérience

Tout en accor­dant du temps à ma pas­sion pour l’informatique et les algo­rithmes, j’ai étu­dié au Conser­va­toire Natio­nal de Musique. Je suis donc deve­nu musicien.

Puis, je me suis spé­cia­li­sé dans le réper­toire de musique ancienne et l’interprétation his­to­rique avec des ins­tru­ments et des tech­niques d’époque.

C’est d’ailleurs cette voie qui m’a ame­né à m’installer en France : une spé­cia­li­sa­tion dans la viole de gambe.

Quel a été le déclic ou l’expérience qui t’a amené à t’intéresser à la Supply Chain ?

J’ai tra­vaillé pen­dant 12 ans dans un grand théâtre lyon­nais. J’avais la res­pon­sa­bi­li­té entre autres, de la pla­ni­fi­ca­tion des res­sources humaines requises pour chaque repré­sen­ta­tion de la saison.

Pen­dant long­temps donc, j’ai uti­li­sé intui­ti­ve­ment des notions de sup­ply chain plan­ning sans le savoir, comme la pla­ni­fi­ca­tion à long, moyen et court terme, du stra­té­gique à l’opérationnel.

Ce n’est que lorsque j’ai fait mes pre­miers pas en tant que Consul­tant et que j’ai obte­nu mon CPIM, que j’en ai vrai­ment pris conscience.

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ton métier de Consultant en Supply Chain ?

Je pense que les qua­li­tés essen­tielles sont la curio­si­té et les com­pé­tences rela­tion­nelles dans les­quelles j’inclus la com­mu­ni­ca­tion et l’écoute.

La curio­si­té est la pierre fon­da­men­tale lorsque nous ana­ly­sons les dif­fé­rents pro­ces­sus de nos clients. Elle est indis­pen­sable éga­le­ment pour s’inscrire dans un che­min d’enrichissement et d’apprentissage per­ma­nents, essen­tiels à notre métier.

La curio­si­té est aus­si à mon sens, le moteur de l’ouverture d’esprit et de l’envie d’apprendre.

Dans chaque pro­jet, les com­pé­tences rela­tion­nelles sont la base solide sur laquelle tout le reste se construit. Qu’il s’agisse de mis­sions de consul­ting ou d’intégration, que ce soit la ges­tion de pro­jet ou l’analyse fonc­tion­nelle, il y a avant tout la ren­contre avec nos clients. Je parle ici de la ren­contre d’une équipe de per­sonnes, bien sou­vent de natio­na­li­tés dif­fé­rentes, qui doivent échan­ger et apprendre les unes des autres.

Cette qua­li­té n’est pas seule­ment essen­tielle dans la rela­tion aux clients mais aus­si dans la rela­tion avec ses propres équipes. Et puisque nous devons com­prendre les pro­blé­ma­tiques de nos clients, une écoute de qua­li­té est vrai­ment indispensable.

Quel est ton meilleur souvenir ?

J’en ai beau­coup et c’est une chance.

Le plus récent est le sou­rire de l’un de nos clients. Lorsqu’il a com­pris que l’outil que nous venions de mettre en place allait gran­de­ment faci­li­ter un pro­ces­sus his­to­ri­que­ment com­pli­qué dans son orga­ni­sa­tion, son visage s’est lit­té­ra­le­ment illuminé.

Ce sont ces petits moments fugaces mais extrê­me­ment sin­cères, révé­lés par le sou­rire enthou­siaste d’un client qui sont très valo­ri­sants et me font chaud au cœur !

Ton plus gros challenge ?

Mon plus gros chal­lenge jusqu’à aujourd’hui a eu lieu tout récemment.

Nous met­tions en place une suite de logi­ciels de pla­ni­fi­ca­tion avan­cée (APS) pour l’aide à la prise de déci­sion les équipes du client. La suite logi­cielle devait être inté­grée au nou­vel ERP et per­mettre de gérer toutes les étapes de son Sup­ply Chain Planning :

  • ges­tion de la demande
  • ges­tion des inventaires
  • ges­tion de la supply
  • et, l’ordonnancement de la production

Le contexte de trans­for­ma­tion glo­bale était à la charge d’autres équipes de pres­ta­taires. Elles avaient notam­ment la res­pon­sa­bi­li­té de la mise en place du nou­vel ERP et la restruc­tu­ra­tion de tous les pro­ces­sus du client.

Si le pro­jet a été à la fois riche et pas­sion­nant, le « ter­rain a été par­fois très mou­vant ». En effet, la mul­ti­pli­ci­té des pres­ta­taires a mis la com­mu­ni­ca­tion et la pla­ni­fi­ca­tion de tous les acteurs à rude épreuve. À cela s’ajoutait le stress inévi­table du client vue l’ampleur de son pro­jet et celui des consul­tants, lorsque les jalons approchaient…

Mais « le jeu en a valu la chan­delle » ! Nous sommes tous sor­tis forts de cette expé­rience, certes par­se­mée de défis mais tel­le­ment enri­chis­sante ! Et ce, à plu­sieurs points de vue : pro­fes­sion­nel bien enten­du mais éga­le­ment humain… Et cerise sur le gâteau, le client est content 🙂

Quelles sont les difficultés liées à la nature de ton métier ?

Pas­ser d’une pro­blé­ma­tique de ges­tion de la demande à une opti­mi­sa­tion d’ordonnancement d’atelier, d’un client dans la chi­mie à un client dans l’industrie du luxe, d’une socié­té aux États-Unis à une socié­té en Malai­sie, c’est par­fois un vrai casse-tête. 

Il faut être en forme car chaque pro­jet est une galaxie avec ses défis, ses accom­plis­se­ments et tous ses acteurs.

Et à chaque nou­veau pro­jet, je rap­pelle que tout est à décou­vrir et à construire !

Si tu devais décrire ton métier en une image ?

Pour moi l’image de la balance à pla­teaux repré­sente bien notre métier : la recherche d’un équi­libre idéal qui n’est pas un état figé. Il s’a­git en effet d’un équi­libre dyna­mique et vivant. 

Et c’est en cher­chant cet idéal que l’on évite les dés­équi­libres trop importants.

Balance à plateaux portable dans sa mallette

Avec la révolution digitale des métiers de la supply chain, les enjeux sont passionnants. Si tu devais convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain : que leurs dirais-tu ?

Les métiers de la Sup­ply Chain touchent tous les sec­teurs d’activités : les indus­tries, les ser­vices, grande dis­tri­bu­tion. C‘est donc une oppor­tu­ni­té de tra­vailler pour un sec­teur qui nous pas­sionne ou/et de décou­vrir de nou­veaux territoires.

Ce sont éga­le­ment des pro­fes­sions trans­ver­sales. L’on est ame­né à col­la­bo­rer avec des ser­vices de l’entreprise qui n’ont pas for­cé­ment des besoins et ni des objec­tifs similaires. 

« Pour ma part, j’aime  tout autant tra­vailler dans la pla­ni­fi­ca­tion stra­té­gique avec un S&OP qu’au pied de la machine dans l’ordonnancement d’atelier ! »

Mer­ci d’avoir par­ti­ci­pé à l’interview Pas­sion Sup­ply Chain Ernes­to !