Isabelle Hardy – Interview Passion Supply Chain

Isa­belle Har­dy, Char­gée de mis­sion Appro­vi­sion­ne­ments – CERP Rhin Rhône Médi­ter­ra­née se prête au jeu de l’in­ter­view Pas­sion Sup­ply Chain.

Photo Isabelle Hardy – Interview Passion Supply Chain

Interview Passion Supply Chain

Isabelle, on aimerait en savoir un peu plus sur vous, et votre mission Approvisionnements à la CERP Rhin Rhône Méditerranée

Dans le cadre de la moder­ni­sa­tion des indi­ca­teurs de per­for­mance, j’ai pour mis­sion d’analyser le taux de ser­vice actuel, et ren­for­cer la lec­ture de celui-ci sur Power BI pour per­mettre aux 24 éta­blis­se­ments de répondre au mieux aux besoins des clients.

Mon exper­tise en ges­tion des appro­vi­sion­ne­ments et de la ges­tion de la demande client, ma capa­ci­té à éta­blir un diag­nos­tic et sim­pli­fier des pro­ces­sus me per­mettent d’accompagner les entre­prises dans leur phase de tran­si­tion de leur Sup­ply Chain. 

Je suis pas­sion­née d’équitation, de ran­don­nées pédestres et d’architecture.

Comment avez-vous vécu les 1ers mois de confinement en 2020, éloignée physiquement de vos clients et de vos collègues ?

Concer­nant les 1ers mois du confi­ne­ment, j’ai été très sur­prise à l’époque des déci­sions qui ont été prises mais néces­saires pour enrayer la pan­dé­mie. Je l’ai fina­le­ment assez bien vécu, bien que j’ai dû stop­per mon pro­jet entre­pre­neu­rial de créa­tion d’une mai­son d’hôte en paral­lèle de mon acti­vi­té de consul­tante Sup­ply Chain. 

J’ai pro­fi­té de cette période pour me repo­si­tion­ner per­son­nel­le­ment et pro­fes­sion­nel­le­ment. J’ai ain­si pu évo­luer dans mes prises de conscience de ce que je sou­hai­tais réaliser.

Comment se portent les missions de conseil en Supply Chain Management (S&OP process, Optimisation des flux…) que vous effectuez pour vous clients et quelles sont les perspectives du conseil en Supply Chain ?

Les mis­sions que j’effectue auprès de mes clients sont très enri­chis­santes. Elles se passent mer­veilleu­se­ment bien au regard de ce que doivent mettre en place aujourd’hui les entreprises. 

Le conseil en Sup­ply Chain est ame­né à se déve­lop­per selon moi. Par­ti­cu­liè­re­ment pour toutes les entre­prises qui sou­haitent évo­luer dans leur façon d’appréhender leur busi­ness donc leur Sup­ply Chain. 

La vola­ti­li­té de la demande client et la com­plexi­té des flux amènent les entre­prises à dis­po­ser d’une Sup­ply chain effi­cace et prag­ma­tique. Le choix des Kpi’s doit être per­ti­nent pour mettre des plans d’actions effi­caces.  En aval, les clients demandent de la dis­po­ni­bi­li­té immé­diate. Et en amont, les expé­di­teurs exigent une visi­bi­li­té plus pré­cise, rapide et granulaire.

Isabelle, quel métier vous faisait rêver lorsque vous étiez enfant ?

L’architecture pour trans­for­mer des inté­rieurs et créer de nou­veaux concepts de mai­sons. C’est un métier pas­sion­nant où les tâches sont très variées comme la Sup­ply Chain finalement.

Parlez-nous de votre parcours et de vos expériences professionnelles ?

Après un DUT de tech­niques de com­mer­cia­li­sa­tion, j’évolue pen­dant 8 ans d’un poste de res­pon­sable ges­tion des stocks à res­pon­sable plan­ning chez Kodak Pathé. Je suis alors res­pon­sable du plan­ning de pro­duc­tion d’une gamme de pro­duits : main­te­nir les stocks et les pré­vi­sions de ventes des dif­fé­rentes divi­sions / assu­rer les plans de pro­duc­tion / éla­bo­rer les indi­ca­teurs de per­for­mance / mise en place de nou­veaux pro­cess. Je découvre ici beau­coup de concepts comme le MRP2. Et aus­si, les cercles de qua­li­tés et le bal­bu­tie­ment de ce que l’on appelle aujourd’hui le S&OP – Sales & Ope­ra­tions Planning.

Puis chez Kodak Poly­chrome gra­phic, j’accompagne l’équipe poly­chrome sur les best prac­tices Sup­ply Chain. Il s’agissait de mesu­rer la per­for­mance et de mettre en place des actions direc­tives pour cor­ri­ger les écarts, gérer la demande client tout en tra­vaillant avec des consul­tants sur un modèle d’optimisation de l’organisation Sup­ply Chain.

Les 10 années sui­vantes, je suis chez Bax­ter Heal­th­care au poste d’Analyste Sup­ply Chain. Là, j’apprends la conduite du chan­ge­ment. L’entreprise est en effet, en pleine restruc­tu­ra­tion de sa Sup­ply Chain mon­diale. Les res­pon­sa­bi­li­tés évo­luent et je prends en charge le pro­jet « CPFR Col­la­bo­ra­tive Forecasting ».

Je découvre ensuite le coté pro­duc­tion chez Conti­nen­tal en tant que ges­tion­naire ser­vice client et plan­ning. J’intègre ensuite Stan­ley Black and Decker pen­dant 8 ans au poste de Demand plan­ner senior. Je déve­loppe le S&OP pro­cess pour la marque Facom.

Et vos premières missions en Supply Chain ?

Je fais ma 1ère mis­sion de tran­si­tion en Sup­ply Chain chez Baxal­ta en tant que cheffe de pro­jet Sup­ply Chain. C’est une mis­sion de 6 mois ou j’interviens pour conso­li­der le pro­jet de re-éti­que­tage des pro­duits immu­no­glo­bu­lines, à la suite du spin off de Bax­ter à Baxalta.

Pour ma 2ème mis­sion, j’intègre Fis­kars où je rem­place la direc­trice logis­tique adjointe, déta­chée pour le pro­jet SAP France.

En 2018, j’initie éga­le­ment un pro­jet entre­pre­neu­rial dans le tou­risme. Je fais une étude de fai­sa­bi­li­té du pro­jet, une étude de mar­ché et je crée un busi­ness model et un compte de résul­tat. Mais en 2020, à la suite du Covid, je stoppe le pro­jet pour cause financière.

Au final, mon par­cours a tou­jours eu un fil conduc­teur cohé­rent : celui d’aider les entre­prises dans leur trans­for­ma­tion opé­ra­tion­nelle. J’ai pu appor­ter mes com­pé­tences à des postes dif­fé­rents, dans des sec­teurs d’activités variés, dans de grandes entre­prises. Et j’ai su rem­pla­cer des per­sonnes en m’adaptant rapi­de­ment et en met­tant en place des méthodes appliquées.

Quel a été le déclic ou l’expérience qui vous a amenée à vous intéresser à la Supply Chain ?

Déjà en poste en appro­vi­sion­ne­ments, j’effectue des entre­tiens réseau pour mon mémoire sur « L’intérêt et les limites de la cen­tra­li­sa­tion des stocks ». 

C’est à ce moment-là que je ren­contre Her­vé Galon. Il est aujourd’­hui Glo­bal Lead, Mate­rial Plan­ning & Logis­tics, chez DANA Off-High­way et à l’é­poque, il me parle de la Sup­ply Chain. Je me sou­viens encore de notre dis­cus­sion, avec un des­sin de la Sup­ply Chain en forme de chaîne sur un bout de la table. Il avait mis en image une arme de dif­fé­ren­cia­tion et vec­teur de fidé­li­sa­tion des clients.

Votre plus gros challenge ?

Mon plus gros chal­lenge ? C’est d’avoir dû convaincre les équipes com­mer­ciales de la Socié­té Facom de l’intérêt d’implémenter un concept S&OP. Pen­dant près de 6 mois, j’ai beau­coup insis­té sur le fait que ce concept per­met d’aligner tous les dépar­te­ments, de cla­ri­fier l’écart par rap­port à un objec­tif com­mer­cial et d’élaborer des plans pour réduire ces écarts à court et moyen terme.

Quel est votre meilleur souvenir ?

J’en ai plein mais je garde quand même celui quand j’ai par­ti­ci­pé à la mise en place d’une nou­velle Sup­ply Chain chez Bax­ter Heal­th­care. Avoir inté­gré l’équipe euro­péenne a été très enri­chis­sant du point de vue opé­ra­tion­nel et une belle aven­ture humaine.

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer votre métier ?

Le Sup­ply Chain mana­ger doit avoir de la rigueur, le sens de l’organisation et de la négo­cia­tion, bien gérer le stress, être à l’écoute et avoir des capa­ci­tés d’analyse et de synthèse.

Si vous pouviez décrire votre métier en une image ?  

Une palette de maquillage avec les dif­fé­rents outils et concepts qu’emploie la Sup­ply Chain : S&OP, DDRMP, les coûts, demand plan­ning, ges­tion des stocks, ges­tion d’entrepôt, transport.

Interview-Isabelle_Hardy_Passion Supply Chain - Illustration du métier de Supply Chain Manager

Quelles sont les difficultés liées à la nature de votre métier ?

La Sup­ply Chain, c’est effec­ti­ve­ment de pou­voir dis­po­ser de sou­plesse et de réactivité. 

Or les outils mis à dis­po­si­tion par cer­taines entre­prises sont par­fois trop sta­tiques ou pas suf­fi­sants pour répondre rapi­de­ment à une demande. Aus­si, on peut encore ren­con­trer des entre­prises dont les don­nées col­lec­tées ne sont pas concor­dantes ce qui fausse les ana­lyses et com­plique la dif­fi­cul­té à éta­blir des indi­ca­teurs par­ta­gés et fiables

Les enjeux de la Supply Chain sont passionnants. Si vous deviez convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain : que leurs diriez-vous ?

La Sup­ply Chain est prag­ma­tique et elle per­met de trans­for­mer une entre­prise. Ça n’est pas « que de la ges­tion d’entrepôt », comme beau­coup le pensent encore. La Sup­ply c’est contre­ba­lan­cer la demande client, la ges­tion de ses stocks et la pro­fi­ta­bi­li­té de son orga­ni­sa­tion. C’est asso­cier des maillons entre eux pour pou­voir pro­duire au bon moment le bon pro­duit et le livrer au bon endroit pour un client. 

Être Sup­ply Chain mana­ger c’est être un chef d’orchestre qui coor­donne les res­sources maté­rielles, humaines et finan­cières pour des­si­ner une belle har­mo­nie afin que les clients soient satis­faits. C’est aus­si un excellent mélange entre une vision à long terme et exé­cu­tion quotidienne.

Mer­ci Isa­belle d’avoir par­ti­ci­pé à l’interview Pas­sion Sup­ply Chain.

À propos de la CERP Rhin Rhône Méditerranée

CERP Rhin Rhône Médi­ter­ra­née contri­bue chaque jour à l’indépendance, à la per­for­mance et au déve­lop­pe­ment de l’officine fran­çaise. Struc­ture confra­ter­nelle, elle est un acteur incon­tour­nable de la chaîne du médi­ca­ment en France.