Matthieu BAILS – Interview Passion Supply Chain

Mat­thieu BAILS, Glo­bal Sup­ply Chain Direc­tor – BONTAZ – Équi­pe­men­tier auto­mo­bile de rang 1, se prête au jeu de l’interview Pas­sion Sup­ply Chain.

Interview Passion Supply Chain Matthieu BAILS, Global Supply Chain Director - photo

Interview Passion Supply Chain

On aimerait en savoir un peu plus sur vous, et votre poste de Global Supply Chain Director  de BONTAZ

J’ai réa­li­sé l’ensemble de ma car­rière en Sup­ply Chain, pour laquelle j’ai déve­lop­pé une véri­table pas­sion. Je tra­vaille depuis plus de seize ans dans l’industrie auto­mo­bile en contexte inter­na­tio­nal. J’ai eu l’op­por­tu­ni­té d’é­vo­luer au sein de plu­sieurs groupes indus­triels lea­ders de leurs mar­chés (VALEO, AKWEL, GMD, BONTAZ).

Mon poste de direc­teur Sup­ply Chain Groupe de BONTAZ consiste à :

  • Coor­don­ner et prendre des déci­sions concer­nant les flux depuis l’ap­pro­vi­sion­ne­ment jus­qu’à la dis­tri­bu­tion, les stocks, la pla­ni­fi­ca­tion de pro­duc­tion de 24 sites dans 9 pays
  • Coor­don­ner les acti­vi­tés opé­ra­tion­nelles avec les Sup­ply Chain Mana­ger locaux, les Direc­teurs de BU et les autres Direc­teurs Métiers.
  • Mana­ger de manière hié­rar­chique ou fonc­tion­nelle les 175 col­la­bo­ra­teurs qui com­posent la Sup­ply Chain de BONTAZ

Comment avez-vous vécu ces 1ers mois de confinement en 2020, éloigné physiquement de vos clients et de vos équipes ?

L’éloignement a été de courte durée. Pas­sé quelques jours, le temps de la com­pré­hen­sion des nou­velles règles du jeu lié à la situa­tion sani­taire ; nous avons dû rapi­de­ment mettre en place une cel­lule de crise au sein du Comi­té de Direc­tion et des équipes « task force » en charge de pilo­ter la conti­nui­té des opé­ra­tions et des livrai­sons aux clients. Même si la proxi­mi­té phy­sique a été contrainte du fait des mesures sani­taires, la proxi­mi­té rela­tion­nelle a tou­jours été conser­vée, notam­ment grâce aux outils digi­taux de visio et aux pla­te­formes collaboratives.

Matthieu, quel métier vous faisait rêver lorsque vous étiez enfant ?

Etant enfant je vou­lais deve­nir archi­tecte, car mes moteurs ont tou­jours été d’imaginer et de construire. Lorsque j’ai com­pris au lycée que les matières scien­ti­fiques n’étaient pas faites pour moi, je me suis orien­té vers les matières éco­no­miques, mais j’ai gar­dé ces moteurs.

Aujourd’hui ma vision du Sup­ply Chain Mana­ge­ment et mes actions sont tou­jours empreints de cette volon­té d’imaginer la Sup­ply Chain de demain et de construire les orga­ni­sa­tions, les pro­ces­sus, les outils les plus per­for­mants per­met­tant d’atteindre cette vision.

Parlez-nous de votre parcours et de vos expériences professionnelles ?

Après un mas­ter 1 en logis­tique opé­ra­tion­nelle, J’ai com­men­cé ma car­rière chez GEFCO dans le mana­ge­ment des opé­ra­tions logis­tiques. Cela a été une expé­rience très enri­chis­sante sur le plan des rela­tions humaines (mana­ge­ment, ges­tion de conflits).

J’ai ensuite repris mes études afin de suivre un mas­tère spé­cia­li­sé en Sup­ply Chain Mana­ge­ment à l’ISLI. Cela m’a per­mis de ren­trer chez VALEO en mana­ge­ment de la pla­ni­fi­ca­tion indus­trielle (PIC et PDP). Là , j’ai bai­gné dans les concepts et les outils du Lean, de l’amélioration conti­nue. J’ai pour­sui­vi ma car­rière en tant que res­pon­sable sup­ply chain dans le sec­teur de la plas­tur­gie pour la filière automobile.

Puis, j’ai pris la direc­tion de la sup­ply chain du groupe BONTAZ. J’ai défi­ni et j’anime un plan stra­té­gique ambi­tieux nom­mé « Smart Sup­ply Chain » basé sur la conso­li­da­tion des orga­ni­sa­tions et des pro­ces­sus, le déve­lop­pe­ment des outils digi­taux et le déve­lop­pe­ment des talents des hommes et des femmes qui com­posent la Sup­ply Chain de BONTAZ.

Quel a été le déclic ou l’expérience qui vous a amené à vous intéresser à la Supply Chain ?

Comme beau­coup de pro­fes­sion­nels de la sup­ply chain, je suis ren­tré dans ce métier par hasard et j’y reste par passion.

Le fait qu’aucune jour­née ne se res­semble ; le fait d’avoir la qua­si-cer­ti­tude qu’aucun des plans ou scé­na­rios qui ont été éla­bo­rés ne se dérou­le­ront exac­te­ment comme pré­vu ; cette agi­li­té, cette anti­ci­pa­tion des risques sont ma moti­va­tion au quotidien.

Votre plus gros challenge ?

Mon plus gros chal­lenge a été d’occuper mon pre­mier poste de mana­ger de ser­vice tout juste sor­ti de l’école à 21 ans. Puis de deve­nir le res­pon­sable hié­rar­chique de l’ancien mana­ger qui était en poste depuis plu­sieurs années. 

Autant vous dire que c’est le type de situa­tion où il est indis­pen­sable de défi­nir très clai­re­ment son socle de légi­ti­mi­té et de crédibilité.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Mon meilleur sou­ve­nir a été le par­cours excep­tion­nel d’un col­la­bo­ra­teur. Je l’avais recru­té en étu­diant sta­giaire, puis for­mé aux métiers de la sup­ply chain. Je lui ai offert son pre­mier poste au sein de mon ser­vice et, plu­sieurs années après, il a pris ma suc­ces­sion en tant que res­pon­sable sup­ply chain lorsque j’ai été ame­né à quit­ter l’entreprise.

La pépi­nière (ou incu­ba­teur) de talents est un concept auquel je crois beaucoup.

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer votre métier ?

Les qua­li­tés essen­tielles pour exer­cer le métier de direc­teur Sup­ply Chain sont :

  • Le lea­der­ship
  • La force de conviction
  • Le sang-froid
  • La prio­ri­sa­tion
  • L’agilité
  • L’audace

Si vous pouviez décrire votre métier en une image ?  

Il me semble que l’image du funam­bule repré­sente assez bien ce qu’est le métier de direc­teur Sup­ply Chain. Le fil repré­sente les flux la Sup­ply Chain : trop lâche, il oscille entre sur­stocks et rup­tures ; trop ten­du, il se rompt et c’est l’ensemble des flux qui s’effondre.

image d'un funambule pour illustrer ce qu’est le métier de directeur Supply Chain - Interview Passion Supply Chain

De plus s’il veut gar­der l’équilibre le funam­bule ne doit pas regar­der ses pieds mais l’horizon. En tant que direc­teur Sup­ply Chain je dois défi­nir un cap et res­ter focus sur lui.

Enfin, cela néces­site une bonne dose d’audace et de sang-froid.

Quelles sont les difficultés liées à la nature de votre métier ?

Les métiers de la sup­ply chain sont insuf­fi­sam­ment connus et com­pris du grand public mais aus­si par­fois au sein des comi­tés de direction.

Outre la néces­saire péda­go­gie pour expli­quer et jus­ti­fier l’importance de la sup­ply chain pour la per­for­mance de l’entreprise, il faut éga­le­ment régu­liè­re­ment user d’influence pour obte­nir des bud­gets et des places au sein des comi­tés stra­té­giques de l’entreprise.

C’est un tra­vail de longue haleine mais qui s’avère payant sur le long terme.

Les enjeux de la Supply Chain sont passionnants. Si vous deviez convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain ou d’y faire carrière : que leurs diriez-vous ?

J’ai l’habitude de dire aux étu­diants que je recrute, que la sup­ply chain est un uni­vers pas­sion­nant, com­po­sé de pas­sion­nés. Il y a plus d’une qua­ran­taine de métiers dif­fé­rents acces­sibles à tous les niveaux de for­ma­tion. « Vous trou­ve­rez donc for­cé­ment le métier qui vous convient le mieux. »

Enfin, tra­vailler en sup­ply chain c’est avoir une vue 360° sur les flux, les acti­vi­tés et les enjeux de l’entreprise. C’est tra­vailler au cœur du réac­teur (les radia­tions en moins).

Mer­ci d’a­voir accep­té de par­ta­ger votre pas­sion Matthieu !

A propos de BONTAZ

« Notre agi­li­té construit aujourd’­hui la mobi­li­té de demain. »

Four­nis­seur auto­mo­bile et notam­ment lea­der mon­dial des sys­tèmes hydrau­liques, le groupe Bon­taz conçoit, déve­loppe et pro­duit des sous-ensembles inno­vants dans ses sites répar­tis à tra­vers le monde, au plus près des construc­teurs et des mar­chés locaux.