DLC vs DLUO ou DDM – Comprendre les différences entre date limite de consommation et date limite d’utilisation

boite de sardines et tranches de pain sur un plat avec paire de baguettes illustrant DLUO vs DLC

Comprendre la notion de durabilité des produits

Dans nos rayons ali­men­taires comme sur nos éta­gères cos­mé­tiques, les men­tions « à consom­mer avant » ou « à uti­li­ser de pré­fé­rence avant » rythment la vie des produits. 

Ces dates ne sont pas de simples for­ma­li­tés : elles garan­tissent la sécu­ri­té et la qua­li­té sen­so­rielle des pro­duits. Pour­tant, la confu­sion entre DLC (Date Limite de Consom­ma­tion) et DLUO (Date Limite d’Utilisation Opti­male) est encore fréquente.

Or, com­prendre leur dif­fé­rence véri­table per­met non seule­ment d’éviter le gas­pillage, mais aus­si de pré­ser­ver l’efficacité ou la sûre­té des pro­duits que nous consommons.

Qu’est-ce qu’une DLC – Date Limite de Consommation ?

DLC vs DLUO - aliments sur un marché dont charcuteries, pâtes, bretzels pour illustrer date limite de consommation et date limite d’utilisation

La DLC, indi­quée par la men­tion « À consom­mer jusqu’au…  » cor­res­pond à la date au-delà de laquelle le pro­duit ne doit plus être consom­mé pour des rai­sons sani­taires.

Elle est obli­ga­toire pour tous les pro­duits péris­sables sus­cep­tibles de pré­sen­ter un risque micro­bio­lo­gique après une cer­taine période. 

C’est notam­ment le cas des pro­duits frais et réfri­gé­rés dont la pro­li­fé­ra­tion bac­té­rienne peut alté­rer la sécu­ri­té alimentaire.

Exemple en agroalimentaire

  • Les yaourts, viandes, pois­sons, plats cui­si­nés frais ou jus pas­teu­ri­sés ont une durée de conser­va­tion limitée,
  • Après la DLC, des micro-orga­nismes patho­gènes peuvent se déve­lop­per : Lis­te­ria mono­cy­to­genes, Sal­mo­nel­la, Esche­ri­chia coli, etc,
  • Consom­mer un pro­duit après cette date expose à des intoxi­ca­tions ali­men­taires, troubles diges­tifs ou infec­tions sérieuses.

Aspect réglementaire

  • La DLC est fixée grâce à des tests de vieillis­se­ment micro­bio­lo­gique.
  • Sa men­tion est obli­ga­toire selon le Règle­ment (UE) n°1169/2011, et elle doit être accom­pa­gnée des condi­tions pré­cises de conser­va­tion (par exemple : « à conser­ver entre 0°C et +4°C »).

Qu’est-ce qu’une DLUO – Date Limite d’Utilisation Optimale ?

personne poussant un caddie rempli de nourriture - sec et frais - illustrant DLC vs DLUO

La DLUO, rem­pla­cée depuis 2015 par la men­tion DDM – Date de Dura­bi­li­té Mini­male, est for­mu­lée ain­si : « À consom­mer de pré­fé­rence avant le… ».

Cette men­tion n’a pas de rap­port direct avec la sécu­ri­té sani­taire. Elle signale plu­tôt le moment à par­tir duquel le pro­duit peut perdre par­tiel­le­ment ses qua­li­tés orga­no­lep­tiques, nutri­tion­nelles ou phy­siques, sans tou­te­fois deve­nir dangereux.

En agroalimentaireExemple

  • Les pro­duits secs (pâtes, riz, bis­cuits, conserves, café mou­lu, lait UHT, cho­co­lat, huiles) conservent leur comes­ti­bi­li­té bien au-delà de la DLUO,
  • Après la date indi­quée, ils peuvent sim­ple­ment perdre du goût, de la tex­ture ou de la couleur,
  • Concrè­te­ment : un paquet de bis­cuits après DLUO pour­ra deve­nir moins crous­tillant, sans pré­sen­ter de risque sanitaire.

Exemple en cosmétique

pot de crème cosmétique ouvert illustrant PAO - Période Après Ouverture
  • En cos­mé­tique, la DLUO concerne les pro­duits non ouverts, comme une crème, un fond de teint ou un parfum.
  • Une fois le fla­con ou le pot enta­mé, une nou­velle men­tion s’ajoute : la PAO – Période Après Ouver­ture. Elle est expri­mée en mois (ex. : 12M ou 6M).
  • Ces dates garan­tissent la sta­bi­li­té des ingré­dients actifs (vita­mines, extraits bota­niques), la vis­co­si­té et la per­for­mance sen­so­rielle du produit.

DLC et DLUO : une distinction essentielle

Cri­tèreDLC (Date Limite de Consommation)DLUO / DDM (Date de Dura­bi­li­té Minimale)
Men­tion légale« À consom­mer jusqu’au… »« À consom­mer de pré­fé­rence avant le… »
Champ d’applicationPro­duits très péris­sables (risque microbiologique)Pro­duits stables (risque de perte de qualité)
Consé­quence du dépassementRisque sani­taire, inter­dit à la vente et à la consommationPerte pos­sible de goût, tex­ture ou effi­ca­ci­té, sans danger
Exemple ali­men­taireViande hachée, pois­son frais, pro­duits laitiersPâtes, café, cho­co­lat, bis­cuits, céréales
Exemple cos­mé­tiquePro­duits conte­nant de l’eau sans conser­va­teur (masques frais, soins biologiques)Maquillage sec, par­fums, crèmes fer­mées non ouvertes
Mesure de contrôleTests micro­bio­lo­giquesTests de sta­bi­li­té et de per­for­mance organoleptique

Comment les fabricants fixent-ils ces dates ?

page d'un calendrier de mai 2021pour illustrer les dates de DLC vs DLUO
  • Pour la DLC, des ana­lyses micro­bio­lo­giques sont réa­li­sées dans des condi­tions contrô­lées de tem­pé­ra­ture et d’humidité. On éva­lue la pro­li­fé­ra­tion des bac­té­ries et la perte de sécu­ri­té alimentaire.
  • Pour la DLUO ou la DDM, les études portent sur la dégra­da­tion des com­po­sés sen­sibles : colo­ra­tion, odeur, goût, tex­ture, acti­vi­té enzy­ma­tique, ou effi­ca­ci­té d’un actif cosmétique.

Ces déci­sions résultent d’un véri­table tra­vail plu­ri­dis­ci­pli­naire entre micro­bio­lo­gistes, ingé­nieurs qua­li­té et ser­vices réglementaires.

Réglementation UE : un cadre strict en France

La ges­tion de la DLC et de la DLUO (ou DDM) est enca­drée au niveau euro­péen par le Règle­ment (UE) n°1169/2011, appli­cable en France. Ce règle­ment impose la men­tion obli­ga­toire de la date limite de consom­ma­tion pour tous les ali­ments péris­sables, tan­dis que la DLUO/DDM concerne les pro­duits ali­men­taires stables.

L’objectif est de garan­tir la sécu­ri­té des consom­ma­teurs tout en faci­li­tant la ges­tion des dates limite de consom­ma­tion dans la sup­ply chain ali­men­taire fran­çaise (logis­tique, sto­ckage, contrôle qualité).

Impacts environnementaux et économiques

Une meilleure com­pré­hen­sion de ces notions aide à réduire le gaspillage. 

Chaque année en France, plu­sieurs cen­taines de mil­liers de tonnes de pro­duits sont jetées alors qu’ils sont encore consom­mables… sim­ple­ment parce que la DLUO est dépassée.

Alors que :

  • en agroa­li­men­taire, apprendre à dis­tin­guer les deux per­met d’adopter une consom­ma­tion plus raisonnée,
  • en cos­mé­tique, cela favo­rise une ges­tion effi­cace des stocks et limite les retours ou des­truc­tions de lots.

Les indus­triels s’engagent aujourd’hui à mieux infor­mer les consom­ma­teurs, tan­dis que des cam­pagnes ins­ti­tu­tion­nelles encou­ragent à « tes­ter, sen­tir, goû­ter » avant de jeter les pro­duits à DLUO dépassée.

En pratique – consommateurs & supply chain

  • Véri­fier la nature de la date ins­crite : DLC (sécu­ri­té) ou DLUO/DDM (qua­li­té).
  • Ne jamais consom­mer un pro­duit dont la DLC est dépassée.
  • Tes­ter pru­dem­ment les pro­duits secs ou non péris­sables au-delà de leur DLUO.
  • Pour les cos­mé­tiques, sur­veiller la PAO après ouver­ture et conser­ver les pro­duits à tem­pé­ra­ture ambiante, à l’abri de la lumière.
  • En entre­prise, veiller à la bonne rota­tion des stocks selon le prin­cipe du FIFO (First In, First Out).

FAQ – DLC, DLUO et DDM

Com­ment la ges­tion des dates limite se fait-elle dans la sup­ply chain ali­men­taire en France ?

La ges­tion s’appuie sur la tra­ça­bi­li­té, le sui­vi infor­ma­tique, le res­pect du FIFO et l’application stricte du Règle­ment (UE) n°1169/2011 garan­tis­sant la sécu­ri­té du consom­ma­teur fran­çais à chaque étape de la chaîne logis­tique et de production.

Qu’apporte la régle­men­ta­tion UE 1169/2011 concer­nant la DLUO – DDM et la DLC des pro­duits ali­men­taires et cos­mé­tiques ?

Cette régle­men­ta­tion fixe les obli­ga­tions d’étiquetage pour toutes les den­rées ali­men­taires et cer­tains cos­mé­tiques dans l’Union euro­péenne, amé­lio­rant ain­si l’information du consom­ma­teur et la fia­bi­li­té des dates pour toutes les entre­prises opé­rant en France.

Quels ali­ments pos­sèdent une DLUO longue durée ?

Les pâtes, le riz, le café, le miel, le sucre, le sel, les légumes secs, les conserves et le cho­co­lat sont des exemples typiques d’une liste d’aliments à DLUO longue durée. Bien conser­vés, ils peuvent être consom­més des mois voire des années après la date affi­chée, tant qu’ils paraissent sains.

La DLUO s’applique-t-elle aus­si au maquillage et aux soins ?

Oui, notam­ment sur les pro­duits secs et non ouverts. Après ouver­ture, sur­veillez la PAO indi­quée par un pic­to­gramme (par exemple “12M”).

Peut-on vendre en France des pro­duits avec DLUO dépas­sée ?

Oui, à condi­tion que le consom­ma­teur soit clai­re­ment infor­mé, que le pro­duit reste sûr, et dans le res­pect de la régle­men­ta­tion UE 1169/2011.

Pour­quoi la ges­tion des dates limite est-elle cru­ciale dans la logis­tique agroa­li­men­taire en France ?

Elle per­met de garan­tir la fraî­cheur, la confor­mi­té régle­men­taire et la sécu­ri­té du consom­ma­teur tout au long de la sup­ply chain, de la pro­duc­tion à la dis­tri­bu­tion finale.

Le rem­pla­ce­ment de la DLUO par la DDM a‑t-il chan­gé la régle­men­ta­tion ?

Non, il s’agit prin­ci­pa­le­ment d’un chan­ge­ment d’appellation dans la légis­la­tion euro­péenne pour har­mo­ni­ser les men­tions dans les pays de l’UE.

Quels risques en cas de non-res­pect de la DLC ?

En France, vendre ou consom­mer un pro­duit après sa DLC expose à des sanc­tions pénales et sur­tout à des dan­gers sani­taires graves.

Que signi­fie DRC ?

L’œuf est l’u­nique ali­ment à pos­sé­der une DCR. La DCR est l’a­cro­nyme de Date de Consom­ma­tion Recom­man­dée, soit 28 jours après la ponte. La légis­la­tion sur la vente des œufs a évo­lué depuis le 1er jan­vier 2023. Les grandes sur­faces peuvent vendre les œufs jus­qu’au jour de la DCR.